La
qualité des services de l’État a longtemps été pour notre pays un
sujet de fierté et une réelle force. Aujourd’hui, elle pose
sérieusement problème.
Non
pas que nos agents publics ne soient plus attachés aux services dont
ils ont la charge. Ni que le volume global des crédits affectés par
l’État à la production de ces services ait diminué, tant s’en faut !
Mais d’une part, comme il est normal, les exigences des
citoyens/usagers se sont accrues. Ils acceptent de moins en moins
d’être traités en «administrés » et entendent l’être bien davantage
en « clients ».
D’autre part, et surtout, nos services publics, particulièrement
ceux qui sont gérés directement par l’État, souffrent de ses
nombreuses faiblesses d’organisation et de fonctionnement :
complexité et cloisonnement des structures, enchevêtrement des
pouvoirs, lourdeur hiérarchique, rigidités de toute sorte, manque de
clarté des responsabilités, défaut de culture managériale.
Or,
les enjeux de la qualité du service public sont essentiels, et cela
aussi bien pour la cohésion de notre société que pour la
compétitivité économique de notre territoire, ou encore pour la
bonne santé de notre démocratie.
Un
engagement fort de la direction, qui doit, par ses capacités de
vision, d’écoute, d’implication personnelle, d’organisation et de
communication, se montrer apte à mobiliser ses collaborateurs, tant
sur des priorités à long terme que sur des objectifs immédiats.
Autrement dit, une conception du métier de direction fort éloignée
du primat donné aux concepts, des pratiques distantes et de la
culture procédurière qui caractérisent encore trop souvent le style
de commandement administratif. Et, bien entendu, en matière de
service public, un engagement fort de la direction suppose qu’à tout
le moins elle se sache jugée là-dessus par l’autorité politique dont
elle dépend.
Une implication forte du personnel, ce
qui suppose de mobiliser au maximum les moyens de formation
et de motivation. Parmi ceux-ci, une place très importante est
réservée aux procédures d’écoute, de dialogue et de consultation,
qui permettent d’associer autant que possible les agents de terrain
et jusqu’aux collaborateurs les plus modestes au choix des objectifs
et des procédures qui les concernent. Donc, tout le contraire de la
pratique, encore si largement prévalente consistant à donner des
instructions d’en haut et de loin, sans même avoir entendu les
intéressés.
La
démarche qualité comme un élément essentiel du dialogue social

Opinion :
Les politiques dites
de « modernisation » menées en France depuis le milieu des années 1980
visent en premier lieu à libéraliser les services publics ou à les
gérer selon un mode managérial. Un volet complémentaire caractérise
ces politiques, celui de l’« adaptation » des services publics dans
les quartiers dits « défavorisés ». Une expertise a ainsi été
commandée pour conforter le discours institutionnel sur la nécessité
de services « spécifiques » face à une population « exclue ». La
confrontation des conclusions de cette expertise avec une enquête dans
un quartier labellisé « en difficulté » montre leur caractère
misérabiliste et biaisé. L’étude ethnographique des relations des
habitants aux institutions publiques montre en effet que si ces
relations sont marquées par des formes de domination, ces habitants
s’appuient sur des ressources diversifiées et des formes de
« débrouille » pour faire face aux administrations. Elle permet en
outre de cerner l’importance des dimensions généralistes des services
publics et des relations avec les agents subalternes dans
l’atténuation de ces formes de domination. Cette confrontation conduit
à souligner en quoi les réformes dualistes que légitiment ces rapports
peuvent déstabiliser les processus intégrateurs générés par les
relations des habitants aux services publics.

Date de création :
20/10/2009 @
00:00
Dernière modification :
20/10/2009 @
19:41
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