1. Qu’est-ce que l’évaluation ?
L’évaluation
fait le point sur la situation professionnelle d’un agent et
apporte une appréciation générale sur sa valeur professionnelle.
Comme un
fonctionnaire ne pourra progresser que s’il est évalué, cette
pratique est obligatoire et régulière. Chaque année, les
fonctionnaires sont évalués par leur chef de service.
Cette
évaluation prend la forme d’une appréciation écrite et d’une
note.
De plus en
plus, elle s’accompagne d’un entretien individuel, l’occasion
pour l’agent de se retrouver « en tête-à-tête » avec son
supérieur.
2. Qu’est-ce que la notation ?
Le principe de la notation est affirmé par la loi du 13 juillet
1983, dans son article 17. Mais c’est le décret n° 86-473 du 14
mars 1986, pris en application de la loi du 26 janvier 1984, qui
pose celui de l’annualité de la notation.
Il est alors
admis, d’une manière générale, que tous les fonctionnaires
doivent être notés annuellement.
Les agents
absents, pour congé de maladie par exemple, doivent aussi être
notés, excepté si la durée de leur absence fait obstacle à
l’appréciation de leur valeur professionnelle.
Enfin, font
également l’objet d’une notation les agents non titulaires.
Seuls les stagiaires et les fonctionnaires relevant d’un statut
particulier, qui prévoit expressément qu’ils ne sont pas notés,
n’ont pas à l’être.
L’objectif de
la notation est d’estimer le travail et les résultats de l’agent
au cours de l’année écoulée.
Cette
notation aura une influence directe sur le déroulement de sa
carrière. Elle est prise en compte pour son avancement de grade
et conditionne son avancement d’échelon.
Ainsi,
l’appréciation et la note qui en résulte doivent tenir compte de
la manière de servir de l’agent pendant toute l’année. Si
l’agent a connu plusieurs affectations durant l’année, les chefs
de service successifs devront formuler leurs observations.
3. Qui effectue cette notation ?
L’autorité territoriale, c’est-à-dire le maire, fixe les notes.
Cette note ne peut être établie que sur proposition du directeur
général des services.
Juridiquement, l’avis du chef de service n’est pas exigé,
d’ailleurs il n’est pas obligé de figurer sur la fiche
individuelle de notation.
Toutefois,
rien n’interdit, non plus, qu’il apparaisse sur la fiche ou en
annexe. Il en est de même pour l’avis des supérieurs
hiérarchiques intermédiaires.
Les notes,
mais aussi les appréciations générales de l’autorité
territoriale, sont communiquées aux fonctionnaires et aux
membres des commissions administratives paritaires, dans un
souci de transparence.
4. Quelle est la procédure à suivre ?
La notation
est établie chaque année au moyen d’une fiche individuelle de
notation.
Selon
l’article 2 du décret de 1986, elle intervient au cours du
dernier trimestre de l’année en cours.
La fiche de
notation doit être versée au dossier individuel de l’agent.
La fiche
individuelle est enfin communiquée à l’intéressé, qui atteste en
avoir pris connaissance. Cette communication intervient trois
semaines au moins avant la réunion de la commission
administrative paritaire (CAP) compétente (article 4).
5. Quel est le contenu de la fiche de notation ?
La fiche
individuelle de notation doit mentionner, selon l’article 3 du
décret n° 86-473 du 14 mars 1986, l’appréciation générale de
l’autorité territoriale exprimant la valeur professionnelle de
l’agent et indiquant, le cas échéant, les aptitudes de
l’intéressé à exercer d’autres fonctions dans le même grade ou
dans un grade supérieur.
Elle doit
également et obligatoirement comporter une note chiffrée allant
de 0 à 20.
Enfin, le
notateur doit donner son avis sur les vœux que l’agent a
formulés à propos des fonctions et des affectations qui lui
paraîtraient les plus conformes à ses aptitudes.
Cet avis doit
être mentionné sur la fiche de notation. La fiche de notation
complète doit être signée et datée par l’autorité territoriale
ayant pouvoir de notation.
6. Quels sont les critères de notation ?
L’appréciation générale portée par l’autorité doit s’effectuer
en fonction de critères fixés par les statuts particuliers des
cadres d’emplois pour les agents de catégories A et B et par le
décret du 30 décembre 1987 pour les fonctionnaires de catégorie
C.
Pour les
catégories A et B, la plupart des statuts particuliers relèvent
de quatre critères : les aptitudes générales, l’efficacité, la
qualité d’encadrement et le sens des relations humaines.
Pour les catégories C, les critères retenus et définis par le
décret sont : les connaissances professionnelles ; l’initiative,
l’exécution, la rapidité, la finition ; le sens du travail en
commun et les relations avec le public ; la ponctualité et
l’assiduité.
Attention, la
notation doit se fonder uniquement sur la valeur professionnelle
de l’agent. Aucune mention relative aux opinions politiques,
religieuses, philosophiques ou syndicales ne doit figurer sur la
fiche de notation. La notation peut toutefois prendre en compte
certains critères comme : un manquement à la discipline ;
l’obstruction faite par l’agent à l’exécution d’une décision
administrative ; un refus d’obéissance à un ordre considéré
comme illégal par l’agent, mais pas « manifestement illégal » ni
de nature à compromettre gravement un intérêt public.
7. Est-il possible de contester sa notation et
comment ?
Le contrôle
qu’exerce le juge administratif (tribunal administratif) portera
sur la relation existant entre la manière de servir de l’agent
et la notation qui lui est attribuée par l’autorité
administrative compétente.
Il consiste
en la recherche d’une erreur manifeste d’appréciation.
L'agent peut
contester sa note par courrier envoyé au maire et aux délégués
syndicaux avant la réunion de la commission administrative
paritaire.
8. Qu’est-ce que l’entretien individuel d’évaluation
?
L’entretien
individuel d’évaluation est une rencontre qui a lieu,
généralement en fin d’année, entre le chef de service et
l’agent.
Certains
entretiens peuvent également se dérouler tout au long de l’année
à la demande de l’agent.
L’entretien ne remplace pas la notation toujours obligatoire,
au contraire il l’accompagne.
C’est un
moment privilégié pour l’agent, comme pour son responsable
hiérarchique, puisqu’il aide non seulement à dresser un bilan de
l’année écoulée en évoquant les points positifs et négatifs,
mais également de traiter de questions plus personnelles et donc
plus difficiles à aborder au quotidien.
Cette
pratique offre, en fait, la possibilité à chaque agent de
s’exprimer, de faire part de ses souhaits et de ses aspirations.
Elle permet, en outre, de fixer des objectifs et de voir s’il
existe des dysfonctionnements ou des difficultés et si des
changements peuvent être apportés.
9. Le statut le rend-il obligatoire ?
La fonction
publique territoriale est la dernière des trois fonctions
publiques à n’avoir pas encore introduit réglementairement
l’entretien individuel d’évaluation dans la procédure
d’appréciation des fonctionnaires.
En effet, des
réformes successives du système de notation instaurant
l’entretien d’évaluation sont intervenues dans la fonction
publique hospitalière en 1994 et dans la fonction publique de
l’Etat via le décret n° 2002-682 du 29 avril 2002. Ainsi,
aujourd’hui, cette pratique n’est pas reconnue par le statut et
elle n’est pas obligatoire pour les collectivités territoriales.
Le principe en vigueur reste celui de la notation.
10. Quel rôle joue-t-il par rapport à la notation ?
L’entretien
d’évaluation intervient souvent en amont de la fixation de la
note. Il permet au notateur d’établir une appréciation plus fine
et personnalisée et ainsi mieux acceptée par le fonctionnaire.
Par ailleurs, la confrontation laisse à l’agent la possibilité
d’argumenter et de présenter son point de vue, contrairement à
la simple notation. Effectivement, le système de notation a fait
l’objet de critiques et beaucoup ont remis en cause son
fonctionnement.
Plusieurs
reproches sont formulés à l’encontre de cette procédure. Il
s’agit d’abord d’une "dépersonnalisation" des notes, avec
finalement une harmonisation de celles-ci. C’est aussi un manque
de franchise et de fiabilité de la notation de la part du
supérieur hiérarchique.
C’est enfin
faire prévaloir le comportement ou l’ancienneté au détriment du
travail ou du mérite de l’agent, ou encore l’absence d’entretien
préalable à la notation (l’agent était mis devant le fait
accompli).
Dans la
pratique, l’entretien individuel d’évaluation se révèle être un
véritable outil d’amélioration de la gestion des ressources
humaines, même si cette pratique demande plus de temps
(préparation, formation, entretien…).