Le mouvement syndical, à
tous les échelons, s'administre et décide de son action
dans l'indépendance absolue à l'égard du
patronat, des gouvernements, des partis politiques, des
sectes philosophiques ou autres groupements extérieurs.
Il se réserve le droit de répondre favorablement ou
négativement aux appels qui lui seraient adressés par
d'autres groupements en vue d'une action déterminée.
Il se réserve également le droit de prendre l'initiative
de ces collaborations momentanées,estimant que sa
neutralité à l'égard des partis politiques ne saurait
impliquer son indifférence à l'égard des dangers qui
menaceraient les libertés publiques comme les réformes
en vigueur ou à conquérir.
Les Assemblées et Congrès syndicaux statutaires sont
seuls qualifiés pour prendre des décisions. La
démocratie syndicale assure à chaque syndiqué la
garantie qu'il peut, à l'intérieur du syndicat, défendre
librement son point de vue sur toutes les questions
intéressant la vie et le développement de
l'organisation.
Les syndicats groupant les salariés de toutes
opinions, aucun de leurs adhérents ne saurait être
inquiété pour la manifestation des opinions qu'il
professe en dehors de l'organisation syndicale. La
liberté d'opinion et le jeu de la démocratie,prévus et
assurés par les principes fondamentaux du
syndicalisme,ne sauraient justifier ni tolérer la
constitution d'organismes agissant dans les syndicats
comme fractions dans le but d'influencer et de fausser
le jeu normal de la démocratie dans leur sein.
Les syndicats qui, par leur nature même et leur
composition, rassemblent des travailleurs d'opinions
diverses font preuve de l'esprit le plus large pour
maintenir leur unité. Les statuts doivent prévoir les
moyens de maintenir leur cohésion,le respect des
principes admis par les deux délégations (1) et des
chartes votées. Ils assurent le maintien des syndicats
dans leur rôle constant de défense des intérêts
ouvriers.
(1) Il
s'agit de deux délégations représentant la CGT et la
CGTU qui ont établi la Charte d'unité votée par le
Congrès de Toulouse en mars 1936